Bagnols-sur-Cèze : sur les traces de ma ville de naissance
Comme le marin qui crie « Terre! » en apercevant le Nouveau Monde, notre ville de naissance reste ancrée à jamais dans notre identité. Pour moi, cette ville est Bagnols-sur-Cèze. C’est là où j’ai vu le jour et où j’ai grandi. À travers cet article, je t’invite à découvrir l’histoire fascinante de cette ville du Gard, nichée entre les Cévennes et la Provence. Embarquons ensemble pour un voyage dans le temps à la découverte de Bagnols-sur-Cèze. À bâbord, toute !
Du besoin de main-d’œuvre à l’énergie nucléaire : l’histoire de Bagnols-sur-Cèze
En 1950, la ville de Bagnols-sur-Cèze a connu un tournant majeur de son histoire. C’est l’arrivée du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) et de l’énergie nucléaire. Cette industrie nouvelle a entraîné une croissance démographique rapide. La population a triplé en seulement dix ans en créant un besoin urgent de main-d’œuvre.
Dans ce contexte d’après-guerre et de franquisme, de nombreux Espagnols ont été recrutés. Ils ont été appelés à travailler dans les usines et la construction de bâtiments. Mon grand-père faisait partie de ces ouvriers venus d’ailleurs. Ancien mineur reconvertit en maçon, il est venu s’installer avec sa femme et ses deux enfants. La rencontre avec un nouvel associé, le frère de ma mère, a fait émerger notre lignée familiale Bagnolaise.
Ma propre histoire commence dans les cités du quartier des Escanaux. Du latin canalis (lit d’un fleuve), cette terre s’est fait connaître par sa production maraîchère, avant de devenir un quartier résidentiel de HLM. Les agriculteurs ont alors reporté leurs savoirs sur la culture viticole. Mais restons sur ce fil conducteur de l’eau pour poursuivre sur le récit de cette ville qui m’a vue naître.
Les multiples racines étymologiques de Bagnols-sur-Cèze
Bagnols-sur-Cèze est une ville dont l’origine de son nom est incertaine. Si pendant longtemps j’ai cru que son nom était lié au pont romain qui enjambe la Cèze, il existe en réalité d’autres hypothèses plus crédibles. Parmi celles-ci, on retrouve les racines latines balneum (station thermale en voie d’abandon). Puis balnéolaris (lieu où l’on prend des bains). D’autres noms se sont succédés au fil des années : Balniolas (1119), Balneolae (1281) et Balneoleum (1307).
Une autre explication viendrait d’une légende locale. Elle prétend que le nom de la Cèze serait lié à l’exclamation d’un empereur : « très (treize) étroite (trois) ! ». Cela faisait référence à la faible largeur de la rivière. Cependant, cette explication reste sujette à caution.
Le nom de la Cèze proviendrait quant à lui du latin Cicer ou de l’occitan Céser, signifiant pois chiche. Au XVIIe siècle, la culture de cette légumineuse était très présente dans la région.
Enfin, le nom de la Cèze pourrait également être lié à l’idée de césure, se rapprochant du début des montagnes Cévenoles. Ces montagnes ont d’ailleurs été le théâtre d’un effondrement en 1576. Cet incident est venu recouvrir des eaux minérales réputées pour leurs vertus curatives. Les vestiges de cette époque sont encore visibles dans la ville. Les vieilles cuves taillées dans le roc et les masures d’anciens bains y perdurent en joyaux décoratifs.
Les mystères de Bagnols-sur-Cèze et ses eaux magiques tintées d’or
D’anciennes études révèlent que les sources proches de la Cèze avaient des propriétés curatives. Elles étaient abondamment utilisées contre les maladies ravageuses de l’époque. C’était une richesse en minéraux tels que le fer, le soufre, le vitriol, le nitre et la couleur rouille. Certaines reflétaient même un spectre solaire. Bien que leur goût soit parfois désagréable, cela n’a pas dissuadé les consommateurs. On retrouve même une ordonnance d’un médecin du XVIIIe siècle qui recommandait encore ces eaux.
Mais ce pouvoir des eaux s’est transformé en une activité plus lucrative : l’orpaillage. Pendant longtemps, des professionnels ont pratiqué l’orpailleur dans la Cèze. Certains sont encore là pour enseigner les rudiments de ce métier. Au cœur de la ville, la Grande Fontaine reste un mystère à élucider. Sa source reste intarissable et de provenance inconnue.
De la soie aux arts : l’héritage culturel de Bagnols-sur-Cèze
La ville de Bagnols-sur-Cèze a connu une période faste de trois siècles grâce à l’industrie de la soie. C’est dans ce contexte florissant qu’est né Léon Alègre en 1813, fils d’un teinturier de la rue du Ruisseau. Passionné par sa ville natale, il aurait préféré qu’elle soit appelée Bagnols-des-Mûriers. C’était selon lui pour rendre hommage aux arbres qui ont favorisé la culture de la soie.
Léon Alègre était un personnage aux multiples talents, s’illustrant notamment en tant que peintre, archéologue, historien régionaliste et collectionneur. C’est également grâce à lui que le Musée de la ville a vu le jour. Son successeur, l’artiste peintre Albert André, a quant à lui marqué la période post-impressionnisme.
En 1919, le premier musée d’art contemporain de province a vu le jour à Bagnols-sur-Cèze. Cet établissement culturel est le fruit de la passion et de l’engagement de ces deux artistes locaux de renom.
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Ce retour aux sources sur Bagnols-sur-Cèze était-il inspirant ? Que tu sois natif de la ville ou non, je t’invite à poursuivre ton exploration de cette terre chargée d’histoire et de culture. Qu’il s’agisse de redécouvrir des éléments connus ou de faire de nouvelles découvertes, la richesse du patrimoine local ne manquera pas de te surprendre. N’hésite pas à plonger dans cette histoire fascinante et à nous partager tes propres trouvailles, ainsi qu’avec les passionnés de la région que nous sommes. Si ce n’est pas déjà fait, commence par me raconter ton meilleur souvenir d’enfance sur le site de la carte postale.
« Je suis né quelque part
Maxime le Forestier
Laissez-moi ce repère
Ou je perds la mémoire »
(Sources : Divers ouvrages, tous issus de la Médiathèque de Bagnols-sur-Cèze)
🌳 Et toi, quelle est ta ville de naissance ? 🌳
En quelques lignes, j’en ai appris des choses sur ma ville de naissance ! Merciiii!