
Être née par hasard à Bagnols-sur-Cèze
La ville de naissance reste à jamais gravée sur notre identité. Nous y accostons en sortant des eaux de notre mère. Avec les premiers cris répétitifs tel le marin qui a vociféré « Terre » en découvrant les Amériques.
Je t’amène à la découverte de l’histoire de Bagnols-sur-Cèze, ma ville de naissance.
À bâbord, toute !
Les raisons de ma naissance à Bagnols-sur-Cèze
En 1950, la Cité Bagnolaise a vécu un tournant majeur de son histoire. C’est l’arrivée de l’atome avec le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). La population a triplé en 10 ans et le besoin en mains d’œuvre était grand.
Beaucoup d’Espagnols sont venus en aide, impulsés dans un contexte d’après-guerre franquiste.
C’est le cas de mon grand-père, maçon, venu avec femme et enfants. Son associé avait une sœur qui allait épouser mon père. J’en suis devenue leur fille, après mon frère et avant ma sœur.
Une lignée familiale s’est alors enracinée sur Bagnols-sur-Cèze et ses alentours.
La première année de ma vie s’est déroulée à Bagnols-sur-Cèze. C’était dans les cités du quartier des Escanaux, du latin canalis (lit d’un fleuve). Un jardin prospère jusqu’en 1950. Une grande culture maraîchère alimentait par wagons les Halles de Paris. Le béton des HLM a ensuite pris place. Les agriculteurs ont alors reporté leurs savoirs sur la culture viticole.
Mais laissons le vin de côté pour le moment. L’élément eau, est un excellent fil conducteur pour conter ma ville de naissance.
Origine de Bagnols-sur-Cèze
Balniolas (1119), Balneolae (1281) et Balneoleum (1307). Du diminutif latin Balneum (station thermale en voie d’abandon) ou Balnéolaris (lieu où l’on prend des bains).
Bagnols n’est pas issu de chariots d’antan qui passaient au-dessus de la Cèze par son joli pont romain. Je l’ai longtemps pensé cela et l’idée de Bagnols-sur-Cèze comme cité aquatique me surprend. Et pourtant, en voici les autres plus probables origines du nom de cette ville :
- Selon l’exclamation d’un empereur : très (treize) étroite (trois) !
La légende dit que treize et trois qui font seize, donne son nom à un simple ruisseau, la Cèze.
Pas de quoi en faire tout un plat, quoique… - La Cèze, du latin Cicer ou de l’occitan Céser, signifiant pois chiche.
La culture y était abondante autour du XVIIe siècle. - Dans le mot Cèze, l’idée de césure se rapproche du début des rondeurs des montagnes Cévenoles.
- Scission également sur les collines de l’Ancize Bagnolaise qui se sont effondrées en l’an 1576.
Elles ont recouvert des eaux minérales très réputées par leurs vertus curatives.
Les vestiges sont les témoins de ce passé.
Des anciennes cuves taillées dans le roc et de vieilles masures d’anciens bains
Bagnols-sur-Cèze et ses eaux magiques tintées d’or
Des sources proches de la Cèze avaient un pouvoir contre les maladies ravageuses de l’époque. C’est ce que révèle d’anciennes études. Elles étaient issues de mines de fer ou d’acier, de soufre, de vitriol, de nitre, de couleur rouille. Parfois, elles pouvaient refléter un spectre solaire. D’un goût parfois désagréable, elles ne semblaient pas pour autant en dissuader les consommateurs. On retrouve même une ordonnance d’un médecin qui prescrivait encore ces eaux au XVIIIe siècle.

Mais ce pouvoir des eaux s’est transformé en paillettes d’or. L’orpaillage y a longtemps été pratiqué dans la Cèze. Des professionnels restent encore pour vous apprendre les rudiments du métier d’orpailleur.
Au cœur de la ville, se situe la Grande Fontaine qui reste un mystère à élucider. Sa source est intarissable et de provenance inconnue.
Des trésors d’eaux aux maîtres des pinceaux
La ville de Bagnols-sur-Cèze a vécu pendant 300 ans grâce à l’industrie de la soie. À cette période d’âge d’Or est né en 1813, le fils du teinturier de la rue du Ruisseau, Léon Alègre. Il aurait préféré que la ville s’appelle Bagnols-des-Mûriers, comme ces arbres qui favorisaient la culture de la soie.
Léon Alègre, peintre, archéologue, historien régionaliste, collectionneur et fondateur du Musée de la ville. Son successeur, l’artiste peintre Albert André, a marqué la période post-impressionnisme.
C’est ainsi qu’en 1919, le premier musée d’art contemporain de province voit le jour à Bagnols-sur-Cèze.


Bagnolais(e), j’espère t’avoir transmis quelques sensations nouvelles sur ta terre d’accueil. Étais-tu au courant de tous ces éléments historiques sur ta ville natale ? Si tu es né(e) ailleurs, ce retour aux sources donne-t-il l’eau à la bouche pour mieux comprendre d’où l’on vient ?
« Je suis né quelque part
Maxime le Forestier
Laissez-moi ce repère
Ou je perds la mémoire »
(Sources : Divers ouvrages, tous issus de la Médiathèque de Bagnols-sur-Cèze)
Toute personne pouvant apporter de nouveaux renseignements à cet article sera écoutée attentivement.
En quelques lignes, j’en ai appris des choses sur ma ville de naissance ! Merciiii!